Immersion de quelques minutes dans l’exposition «Voir l’invisible» et focus sur Ataa Oko (vidéo)


Immersion de quelques minutes dans l’exposition «Voir l’invisible» et focus sur Ataa Oko (vidéo)

Exposition "Voir l'invisible. l'Art Brut et l'au-delà" au Musée international de la Réforme, à Genève. Photo: Nicolas Righetti

Written by Lucienne Peiry in Le Carnet

8 janvier 2025

Interview Regula Tschumi et Lucienne Peiry. © Jopo Production, Paris, 2025.

Ataa Oko rencontre l’ethnologue Regula Tschumi à La, au Ghana, alors qu’il est âgé de 83 ans. Menant une recherche sur les sculptures funéraires, elle lui demande de dessiner, de mémoire, des cercueils qu’il a réalisés dans le passé pour des particuliers, de diverses formes, comparables à ce grand cercueil-coq présenté ici. Son œuvre graphique naît de manière impromptue, sans intention artistique. Installé à un pupitre de fortune, il dessine ses premières œuvres par petits traits saccadés. Puis la ligne prend son essor et les couleurs s’affirment, vives et franches. Si l’octogénaire représente d’abord des cercueils qu’il a construits, il s’autorise vite des écarts. Il donne vie à un foisonnement de sujets oniriques, créant animaux, personnages, êtres hybrides et fantastiques, parfois monstrueux, ainsi que des scènes de la vie quotidienne. En relation avec l’au-delà, ses rêves et ses visions, Ataa Oko chemine dans son œuvre, visité par les esprits qui le réveillent durant la nuit (dont sa sœur jumelle et sa mère), l’inspirent et l’invitent vigoureusement à dessiner. Travaillant sans relâche, il réalise plus de 3000 dessins en dix ans. 

Ataa Oko est né à La, au Ghana ; sa sœur jumelle décède au moment de leur naissance. Illettré, il devient pêcheur puis ouvrier dans des plantations de cacao. Menuisier de formation, il crée vers 1945 ses premiers cercueils figuratifs et personnalisés, liés à la vie, au statut social ou professionnel du défunt – en forme de tomate pour un maraîcher, de poule pour une mère de famille. Il ouvre son propre atelier et exerce cette activité pendant une quarantaine d’années. Sa rencontre avec Regula Tschumi en 2002 influence profondément les vingt dernières années de son existence.

A découvrir jusqu’au 1er juin dans l’exposition « Voir l’invisible. L’Art Brut et l’au-delà »
Musée international de la Réforme à Genève. 


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