Expositions


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Vue de l’exposition Inextricabilia, enchevêtrements magiques, la maison rouge, Paris, 2017. Photo : ©Marc Domage

Le Jardin de la mémoire d’Armand Schulthess, Club 44, La Chaux-de-Fonds, Suisse, 15/09/2022-25/10/2022

Le créateur d’Art Brut Armand Schulthess fait de la nature le support de son expérience, créant un jardin encyclopédique au cœur d’une forêt, au Tessin.

Dès son arrivée à Auressio, au-dessus de Locarno, en 1951, Schulthess organise sa châtaigneraie en un réseau de sentiers, passerelles, escaliers et points de vue. Puis, il accroche et cloue aux branches et aux troncs des arbres plus d’un millier de plaques de métal, souvent assemblées: des fonds de boîtes de conserve ou de bidons récupérés qu’il pare d’inscriptions. Tracées à l’aide d’une aiguille à tricoter, elles sont rédigées en allemand, français, italien, anglais et hollandais.

Foisonnants, les textes concernent, sans hiérarchie, des domaines variés : chimie, géologie, littérature, sexualité, astronomie, philosophie, cinéma, cybernétique, mathématiques, mais aussi physique nucléaire, mécanique, opéra, ou encore cuisine et psychanalyse. Son exubérance langagière lui donne l’espoir, utopique, de rassembler les richesses du monde, l’unité du grand Tout.

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Parures d’Art Brut, Musée des Beaux-Arts, Le Locle, Suisse, 21/05/2022 – 25/09/2022

Les singulières parures d’Art Brut présentées dans cette exposition ont une portée symbolique forte. Chaque auteur les ont revêtues[1], faisant de leur propre corps le support de leur expression. Conçues avec des matériaux humbles, souvent récupérés et transformés, ces tenues d’apparat ont été cousues, tricotées, crochetées, brodées, tissées ou peintes dans un esprit de féérie et d’ironie tout à la fois. Elles ont valeur de résistance.

Helga Goetze et Giovanni Battista Podestà portent leurs vêtements de « prédication » lors d’étranges parades publiques, apostrophant directement les passants, dans l’idée de prôner des valeurs morales. Tout au long de l’année et par tous les temps, Helga Goetze (1922-2008) se rend chaque jour, ainsi costumée, devant la Gedächtniskirche, une église au cœur de Berlin, pour dénoncer l’inhibition et les tabous et revendiquer haut et fort la libération sexuelle de la femme. Son mot d’ordre « Ficken is Frieden » (baiser c’est la paix) fait partie de sa « Mythologie » personnelle qu’elle brode en couleurs sur son manteau et son bonnet.

[1] Sauf Kenneth Rasmussen qui ne porte pas ses créations.

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Écrits d’Art Brut. Langages & pensées sauvages, Musée Tinguely, Bâle, Suisse, 20/10/2021 – 23/01/2022

Lettres d’amour ou de rage, messages érotiques, journaux intimes ou récits utopiques: les écrits d’Art Brut ont été calligraphiés, peints, brodés, gravés dans la pierre et sont souvent accompagnés de dessins et de peintures. Ils ont été créés dans le secret et le silence.

Les treize auteurs, diaristes excentriques, épistoliers, écrivains utopistes – découverts par Jean Dubuffet ou dénichés plus récemment – sont détachés de tout désir de publication. Ils abordent l’écriture avec ingéniosité et désinvolture, faisant valser syntaxe, grammaire et orthographe. Aux conventions et aux normes, Adolf Wölfli, Arthur Bispo do Rosário ou Giovanni Battista Podestà – que Jean Tinguely appréciait particulièrement – préfèrent les inventions langagières, les jeux sémantiques ou les labyrinthes graphiques de mots, de phrases et de signes. Au fil des lignes, les règles sont bousculées, troublées de l’intérieur, car l’intention des auteurs n’est liée ni à la communication ni à l’échange d’informations. La pensée suit son cours, les idées, souvent déconcertantes, surgissent et leur imagination semble les surprendre eux-mêmes. L’écriture prend une valeur performative.

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Rhinocéros féroce?, Musée cantonal de zoologie, Lausanne, Suisse, 11/10/2019 – 23/02/2020

Le Musée cantonal de zoologie, à Lausanne, en collaboration avec Lucienne Peiry, historienne de l’art et commissaire de l’exposition, braque les projecteurs sur le rhinocéros en faisant dialoguer vérité et fiction.

Les deux imposants rhinocéros du musée, récemment restaurés, réels, entrent en relation étroite avec les mêmes animaux, imaginaires, dessinés par l’auteur d’Art Brut Gaston Dufour (1920-1966). Cornue bien sûr, mais aussi barbue, griffue, ventrue, la chimère de Dufour se voit dotée de boursouflures et d’appendices fantasques, parée de couleurs vives. Chacune des espiègles bêtes qui se déploient avec majesté est accompagnée du mot de l’animal, aux singularités orthographiques, comme rinâûçêrshôse ou rin’hâûcêrôshe.

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Curzio di Giovanni. Face-à-face, HEP, Vaud, Espace Points de suspension, Lausanne, Suisse, 26/09/2018 – 22/11/2018

Curzio di Giovanni est l’auteur d’une galerie de portraits fort singulière. Trouvant ses sources dans des images de magazines illustrés, il réinterprète vedettes de mode et mannequins de publicité. L’auteur d’Art Brut italien ne se met pas au service de la représentation mimétique, calquée sur le modèle. Au contraire, il fait fi des règles et des normes relatives aux proportions, au modelé et à l’anatomie du visage, bouscule les principes habituels, dévisageant au sens propre ses figures pour en donner une version inédite et déroutante.

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Inextricabilia, enchevêtrements magiques, la maison rouge, Paris, France, 23/06/2017 – 17/09/2017

Rien ne semble relier a priori une sculpture d’Art Brut de Judith Scott, une statuette de divination Nkisi du Congo, un reliquaire français du XVIIe et des photographies votives captives dans un filet d’Annette Messager. Émanant de contrées, de cultures, d’expressions et d’époques différentes, ces créations entretiennent néanmoins de surprenantes parentés quant aux matériaux et aux techniques utilisées et au processus de création mis en œuvre. Les analogies sont frappantes dans la manière de lier, de ligoter, d’enchevêtrer ficelles de chanvre, cheveux, cordons de cuir, fils d’or, brins d’herbe, raphia, cordes ou bandelettes de tissu. Qu’elles soient végétales, organiques ou métalliques, ces fibres assemblées – ingénieusement cousues ou entrelacées, nouées avec force, prises dans des enchevêtrements inextricables – composent des objets hautement symboliques. En effet, les ressemblances entre ces productions ne sont pas que formelles et stylistiques : chacune de ces pièces est dotée de valeurs réparatrices, purificatrices ou protectrices afin de conjurer le mal. Elles jouent dès lors un rôle spirituel, religieux ou magique. Leurs auteurs pensent-ils établir grâce à elles une relation entre l’ici-bas et l’au-delà ?

L’exposition Inextricabilia propose de démêler ces enchevêtrements, ces entortillements, ces entrelacs qui donnent forme au sensible, à l’indicible et à l’insaisissable. Elle invite le public à un vagabondage parmi des créations aux multiples confluences qui provoquent une réaction physique, engendrant une sympathie tissulaire, presque épidermique.

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Armand Schulthess, le jardin encyclopédique, Palazzo Reali, Lugano, Suisse, 19/03/2016 – 19/06/2016

Armand Schulthess, Le jardin encyclopédique met en dialogue les assemblages mobiles, les plaques de métal couvertes d’inscriptions peintes, les livres reliés et les collages de Schulthess avec les photographies d’Ingeborg Lüscher, Gérald Minkoff et Hans-Ulrich Schlumpf, qui ont photographié l’artiste dans son jardin encyclopédique. Le film documentaire Armand Schulthess – j’ai le téléphone (1974) plonge également le visiteur de ce jardin à l’époque à laquelle il a été réalisé. L’aménagement ne veut pas être une reconstitution de ce jardin mais plutôt une évocation de ce lieu féérique, et se propose de restituer l’idée de quelques accrochages et de la mise en scène à laquelle s’est voué Armand Schulthess, avec une ferveur et une inventivité hors du commun.

L’Art Brut dans le monde, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 06/02/2014 – 02/11/2014

Les sept auteurs réunis dans cette exposition ont conservé cette alliance originelle pour faire cohabiter les deux ordres du rationnel et du poétique. Leurs créations, récemment découvertes ou retrouvées à Bali, au Brésil, au Bénin, en Inde, dans le Grand Nord arctique, en Sicile et en Allemagne, montrent un Art Brut cosmopolite, métissé de poésie. Ces auteurs d’Art Brut de divers pays et continents montrent une disponibilité particulière, une sorte d’état exploratoire où la raison se relâche, grâce à laquelle ils se dégagent de la réalité. Ainsi, des guirlandes de visages enchantent les nuits de Ni Tanjung, des peintures tatouent les murs de la ville grâce à Giovanni Bosco, des machines à voler ou à coudre peuplent l’univers de Gustav Mesmer ainsi que celui d’Ezekiel Messou. Ailleurs, divinités et esprits surgissent de l’ombre sous les doigts de Kashinath Chawan et Anarqâq.

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Le labyrinthe poétique d’Armand Schulthess, Centre Dürrenmatt, Neuchâtel, Suisse, 30/03/2014 – 03/08/2014

Le Centre Dürrenmatt Neuchâtel (CDN) présente la plus grande exposition jamais consacrée à Armand Schulthess (1901-1972), créateur d’Art Brut suisse. A 50 ans, Schulthess quitte son poste de fonctionnaire pour s’installer au Tessin. Jusqu’à sa mort, il se dédie à la création d’un univers fantasmatique dans son jardin de deux hectares, un labyrinthe poétique qui témoigne de ses obsessions artistiques, philosophiques et scientifiques. L’exposition met en valeur des créations et des photographies qui témoignent de cette œuvre d’art totale.

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Guo Fengyi, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 18/11/2011 – 29/04/2012

Lorsque la créatrice chinoise Guo Fengyi (1942-2010) commence à dessiner, à l’âge de 47 ans, son intention est exclusivement thérapeutique. Elle cherche à soulager ses souffrances dues à des crises d’arthrite aiguë. Le travail graphique auquel elle se livre, spontané et autodidacte, est exempt de toute ambition artistique et dénué d’un quelconque besoin de reconnaissance culturelle ou sociale. Sa démarche devient pleinement aventureuse, pour finalement constituer une interrogation d’ordre spirituel et philosophique: « Je peins pour savoir », confiera Guo Fengyi.

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Blackstock, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 29/09/2011 – 19/02/2012

Gregory L. Blackstock (1946) inventorie le monde. Il se livre à une classification méthodique et détaillée de toutes sortes d’animaux, d’objets et de plantes, systématiquement légendés en lettres majuscules régulières. Ainsi, dans chacune de ses compositions graphiques, corbeaux, scarabées, accordéons, fouets, chaussures ou avions bombardiers sont alignés, juxtaposés, méticuleusement organisés par groupes, par ensembles, par espèces. Mais l’encyclopédiste n’est pas aussi vertueux qu’il y paraît. Ses inventaires, apparemment objectifs, dérogent subrepticement aux règles de la science pour se décliner avec désinvolture et poésie.

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Nannetti « Colonel astral », Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 13/05/2011 – 30/10/2011

La cour de l’hôpital psychiatrique de Volterra, en Toscane, est le seul espace où les patients sont en contact avec le ciel et l’air libre, à l’heure de la promenade. Certains jouent aux cartes, d’autres discutent ou fument des mégots chapardés. L’un d’entre eux, un jeune homme de trente-deux ans, reste toujours à l’écart : Fernando Oreste Nannetti n’adresse la parole à personne, mais écrit chaque jour sur les façades de l’édifice, gravant dans la pierre à l’aide de la pointe métallique de la boucle de son gilet. Durant neuf ans, il réalise à ciel ouvert un livre de pierre, une œuvre scripturale colossale qui se déploie sur un mur de 70 mètres de longueur. Ces textes gravés, dont la graphie rappelle l’écriture étrusque, révèlent un monde stupéfiant, entre rêve et réalité, science et imaginaire. Nannetti s’invente une famille, qu’il gratifie parfois d’une origine papale ou royale. Persuadé d’être relié à des présences surnaturelles et cosmiques, il restitue poétiquement ses échanges avec l’univers interstellaire, comme avec la terre et ses entrailles. « Astronaute, ingénieur des mines du système mental », Nannetti s’attribue le titre de « colonel astral ».

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Ataa Oko, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 05/03/2010 – 30/01/2011

Le Ghanéen Ataa Oko (c. 1919) se lance soudainement dans la création graphique, à l’âge de huitante-trois ans. Il commence à dessiner de mémoire des cercueils figuratifs personnalisés qu’il a réellement construits dans son passé d’artisan menuisier : l’un en forme de poisson pour un pêcheur, un autre en forme de tomate pour un paysan. Dans ses compositions, il s’affranchit peu à peu de ses souvenirs, pour laisser place à un foisonnement de nouveaux sujets vivement colorés : animaux, personnages, fruits ou êtres imaginaires, parfois monstrueux.

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Frédéric Bruly Bouabré, Collection de l’Art Brut, Lausanne, 05/03/2010 – 22/08/2010

Poète, dessinateur, conteur et penseur, Frédéric Bruly Bouabré (c. 1923) vit à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il poursuit aujourd’hui encore, à 89 ans, une œuvre prolifique née d’une vision céleste survenue il y a plus de soixante ans. Frédéric Bruly Bouabré a élaboré un ingénieux alphabet à partir de sa langue, le bété. Ce système, formé de 449 pictogrammes auxquels correspondent des syllabes, lui permet de consigner les langues du monde entier. Dans sa démarche universaliste, il s’adonne également à une quête poétique de signes qui expliquent le monde à partir de relevés sur l’écorce d’une banane, la forme d’un nuage ou des scarifications. Ses travaux aux crayons de couleur jouent à la fois sur l’écriture et le dessin, et contiennent une dimension édifiante et spirituelle.

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Art Brut fribourgeois, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 06/02/2009 – 18/10/2009

Les œuvres d’Art Brut sont-elles toujours indemnes d’influences ? Les créateurs n’ont-ils véritablement aucune source d’inspiration ? Cette exposition propose d’établir des généalogies culturelles et de repérer d’éventuels cousinages entre l’Art Brut et l’art religieux, populaire ou ethnographique.

Le canton de Fribourg se prête particulièrement bien à de telles recherches. Cette région de Suisse est restée à l’écart de la révolution industrielle, et sa population est demeurée majoritairement agricole jusqu’au milieu du XXe siècle. A l’époque de la Réforme, le catholicisme s’est imposé de manière conquérante, tout en développant des rites religieux, festifs et spectaculaires (manifestations ferventes, processions). L’immatériel, l’invisible et le merveilleux, omniprésents, ont ouvert la vie quotidienne sur une dimension symbolique. Ces particularités ont été très souvent stigmatisées comme des archaïsmes et des retards. Mais elles ont permis la survivance d’une conscience identitaire forte et la préservation d’abondantes richesses patrimoniales. Ce huis clos s’est aussi révélé propice à l’émergence de créations visionnaires et délirantes.

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Japon, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 22/02/2008 – 25/01/2009

Les récentes recherches menées au Japon par la Collection de l’Art Brut se sont révélées foisonnantes et fructueuses. Pour la première fois en Europe, le musée lausannois présente ces œuvres en provenance de diverses villes nippones, notamment Kyoto, Kôbe et Yokohama.

L’exposition réunit douze créateurs japonais autodidactes: Shinichi Sawada – Satoshi Nishikawa – Mitsuteru Ishino – Hidenori Motooka – Masao Obata – Yuji Tsuji – Takashi Shuji – Takanori Herai – Yoshimitsu Tomizuka – Eijiro Miyama – Toshiaki Yoshikawa – Moriya Kishaba.

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Crossing Spirit, co-commissaire, Museum of Art, Asahikawa, Japon, 2008
Borderless Art Museum NO-MA, Omihachiman, Japon, 2008
Shiodome Museum , Tokyo, Japon, 2008

Simultanément à l’exposition Japon présentée à la Collection de l’Art Brut, l’exposition itinérante Crossing Spirit, organisée en collaboration avec le Borderless Art Museum NOMA, fait étape dans trois villes nippones : au Museum of Art d’Asahikawa, au Borderless Art Museum NO-MA d’Omihachiman et au Shiodome Museum de Tokyo. Cette exposition réunit une soixantaine d’œuvres issues de la Collection de l’Art Brut, ainsi que des œuvres  d’auteurs d’Art Brut japonais.

L’envers et l’endroit, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 08/06/2007 – 27/01/2008

Broderie, couture, tapisserie, tricot, dentelle, crochet. Les travaux d’aiguille, activités traditionnellement dévolues aux femmes, les ont assujetties au modèle à suivre, au canevas et au si bien nommé patron. Inféodées à ces tâches domestiques, elles y ont sacrifié leur indépendance d’esprit et leur liberté créatrice.

Jeanne Tripier, Madge Gill, Agnès Richter ou Rosa Zharkikh font voler en éclats ces principes ancestraux et semblent bel et bien contester cet asservissement par leurs audacieuses et prodigieuses créations. Parures singulières, histoires de vie brodées, fétiches magiques, écheveaux poétiques, les auteurs d’Art Brut donnent corps à des rêveries qu’ils évoquent entre la transparence et l’opacité.

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Aleksander Lobanov, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 16/02/2007 – 27/05/2007

La production d’Aleksander Lobanov (1924-2003) est l’œuvre d’un homme quasiment illettré, retranché du monde, étranger à la création artistique patentée, ignorant tout du dessin, de la peinture, de la mise en scène et de la photographie. C’est aussi l’œuvre d’un homme qui a connu un enchaînement de drames dans son enfance et sa jeunesse. A l’âge de vingt-trois ans, Aleksander Lobanov a fait l’expérience de la maladie (il est sourd et muet à la suite d’une méningite), de l’exil (sa ville natale, Mologa, a été engloutie par une mer artificielle), de l’internement psychiatrique, du deuil (il a perdu son père), de l’abandon par les siens, de la privation affective. Il est exclu de partout, victime d’une mort familiale, civile, sociale.

Il sublime sa tragédie et parvient à la reconstruction de son identité par la voie symbolique, le déploiement d’une mythologie onirique, en réalisant plusieurs centaines de créations qui font de lui le plus important auteur d’Art Brut russe.

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Art Brut, Genio y delirio, Circulo de bellas artes, Madrid, Espagne, 18/07/2006 – 03/09/2006

Por primera vez se muestan en nuestro país una selección de obras procedentes de la Collection de l`Art Brut de Lausanne, la gran colección iniciada por Jean Dubuffet que recoge las principales obras de ese arte producido al margen de las corrientes dominantes y la cultura oficial. El primer contacto de Dubuffet con el art brut, en los años cuarenta del siglo XX, se produjo cuando comenzó a interesarse por las obras de arte realizadas por enfermos mentales. Pronto su fascinación por estos trabajos insólitos le llevó a preocuparse por una amplia gama de autores, no necesariamente locos o marginados, cuya producción circulaba por terrenos periféricos a la historia del arte. Los esfuerzos de Dubuffet se materializaron en un enorme elenco de 4.000 obras que, treinta años después, donó a la ciudad de Lausana, donde se encuentra el museo de la Collection de l’Art Brut. La exposición Genio y delirio presenta una selección de esta colección, la mayor y más importante del mundo.

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Creative Growth Art Center, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 19/05/2006 – 18/09/2006

Le Creative Growth Art Center, situé à Oakland, près de San Francisco, est un lieu d’expression artistique accueillant des personnes dont le fonctionnement psychologique, neurologique ou mental est perturbé. Eloigné de toute motivation thérapeutique, le centre californien vise à favoriser l’émancipation d’impulsions créatrices. Il apparaît comme un îlot de liberté duquel se dégage une intense énergie.

Le célèbre neurologue new-yorkais Oliver Sacks, auteur de L’Homme qui prenait sa femme pour un chapeau, s’est penché tout particulièrement sur le lien entre dérèglement psychique et expression artistique: « Les perturbations du comportement ou les maladies peuvent être tenues également pour créatrices – car tout en détruisant des voies ou procédures particulières, il arrive simultanément qu’elles contraignent le système nerveux à une croissance et une évolution inattendues en le forçant à s’engager dans d’autres pistes et chemins. »

Les désordres mentaux dont sont atteintes certaines personnes fréquentant cet atelier californien se sont montrés propices, paradoxalement, à l’essor d’une fécondité artistique insoupçonnée. Indifférents ou imperméables aux suggestions qui leur ont été faites par les animateurs, ils ont trouvé de manière radicalement autonome la manière de développer des ressources personnelles jusqu’alors inexploitées. L’exposition présente la production de cinq artistes du Creative Growth Art Center, qui font figures d’exception : Judith Scott, Dwight Mackintosh, Donald Mitchell, Lorna Hylton et Daniel Miller.

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Bestioles, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 30/10/2005 – 02/07/2006

La Collection de l’Art Brut est habitée par toutes sortes de bestioles bizarres, loufoques ou mystérieuses. Des animaux réels ou imaginaires qui ont été créés par des artistes autodidactes. Eugenio Santoro sculpte un cheval, tandis que Rodolfo Abella donne forme à cet animal en assemblant des branches et des racines récupérées. Heinrich Anton Müller dessine à la mine de plomb un écureuil cornu, alors qu’Ignacio Carles Tolrà peint un drôle d’oiseau avec des couleurs vives. Toutes ces créatures invitent les visiteurs à découvrir le bestiaire, étrange ou espiègle, de l’Art Brut.

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Le royaume de Nek Chand, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 04/11/2005 – 07/05/2006

A chacun ses rêves. L’artiste autodidacte Nek Chand a concrétisé le sien à Chandigarh, en édifiant un jardin féerique devenu aujourd’hui, dit-on, le deuxième site d’Inde le plus visité après le Taj Mahal. Engagé comme responsable de la construction des routes, Nek Chand collabore dans les années cinquante à la construction de la capitale du Pendjab, confiée à l’architecte français d’origine suisse Le Corbusier. Chaque soir, après avoir accompli ses tâches professionnelles, il enfourche sa bicyclette et se rend dans les contreforts de l’Himalaya où il ramasse des pierres qu’il sent dotées d’une âme. Il collecte également une myriade d’objets usagés et de déchets dans les décharges et sur les chantiers de la prestigieuse métropole qui s’érige : fragments de céramique, prises électriques, pièces détachées de vélos. Clandestinement, dans une clairière qu’il s’est appropriée, Nek Chand assemble ces divers éléments et crée des sculptures représentant des figures humaines et animales. Son royaume de dieux et de déesses prend forme dans un site qui s’étend aujourd’hui sur douze hectares et qui invite le visiteur à parcourir douves profondes, collines et sentiers sinueux et à découvrir patios et cascades: une symphonie de pierres, de ciment et de vaisselle cassée.

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Dubuffet et l’Art Brut, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 23/06/2005 – 25/09/2005

Une exposition audacieuse fait dialoguer pour la première fois des œuvres de Jean Dubuffet avec celles d’auteurs d’Art Brut. Le visiteur est invité à découvrir des créations du célèbre artiste français : de la série des Portraits (1947), du cycle de L’Hourloupe (dès 1962), ou certaines plus tardives appartenant aux séries des Mires (1983) et des Non-Lieux (1984). La présentation se déroule au sein même de l’espace qui abrite, depuis près de trente ans, la Collection de l’Art Brut dont Jean Dubuffet est à l’origine.

Jean Dubuffet, décédé en 1985, est un créateur au génie polymorphe, mais également l’inventeur du concept d’Art Brut. Le don à la Ville de Lausanne d’un ensemble d’œuvres réalisées par des artistes autodidactes, qu’il a réunies depuis 1945, a en effet permis l’ouverture officielle de ce musée unique en 1976.

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Écriture en délire, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 12/02/2004 – 26/09/2004

Les multiples auteurs réunis dans cette vaste exposition sont des personnes non cultivées, ignorant – volontairement ou non – les modèles et les règles du langage. Patients psychiatriques, médiums, marginaux, ils se révèlent totalement étrangers à l’institution littéraire et abordent l’écriture dans un esprit de désinvolture, d’invention gratuite et irrespectueuse. Chacun s’adonne avec subversion à faire dériver et s’affoler syntaxe, orthographe, alphabet. Walla, Carlo, Hodinos, Lecoq, notamment, apparaissent comme des intrus, des voleurs, des perturbateurs des convenances langagières. Sens cachés, labyrinthes graphiques, malversations sémantiques et scripturales foisonnent.

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L’art spirite, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 18/03/2005 – 05/06/2005

Messages d’outre-tombe ? Témoignages de voyages dans l’inconscient ou d’expériences spirituelles ? Augustin Lesage ou Laure Pigeon prétextent-ils un « alibi spirite » pour se livrer à une création artistique à laquelle leur milieu social et leur éducation leur interdisent d’aspirer ? L’activité médiumnique fait-elle irruption dans leur vie à la manière de la vocation subite que connaissent les chamanes ?

Les auteurs d’Art Brut spirites affirment être en relation avec l’au-delà et créent sous la dictée de défunts, d’esprits ou de forces occultes. C’est ainsi que les peintures, dessins et broderies de Madge Gill, Jan Tóna ou Jeanne Tripier surgissent lors de transes. Selon leurs propos mêmes, ces créateurs exécutent leurs œuvres de manière spontanée, dans un état de fébrilité, avec une rapidité fulgurante et un geste sûr. Sans préméditation ni repentir, ils réalisent des compositions aux structures précises et complexes, d’un grand raffinement. Elles sont le plus souvent abstraites, mais y sont parfois suggérés une présence humaine ou animale, des éléments végétaux, minéraux ou organiques qui prolifèrent et saturent l’espace.

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Paul Amar, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 06/10/2004 – 29/05/2005

Le tableau de coquillages se pratique dans toutes les régions maritimes et ressortit généralement à ce qu’on appelle le kitch. Paul Amar s’en distingue par la singularité de son inspiration, par sa prodigieuse virtuosité, et par une surenchère sensationnelle dans l’exubérance déjà inhérente au genre. Fonds marins, jardins, masques et prêtresses se déploient dans une féerie ostentatoire, rutilante et clinquante. L’ornementation, aux couleurs vives et nacrées, d’or et d’argent, sature les scènes et les figures d’un éclat lumineux. Hauts-reliefs et sculptures semblent constituer des autels de dévotion ou des reliquaires contemporains. L’œuvre de Paul Amar confine au sacré.

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Santoro, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 06/10/2004 – 27/02/2005

Homme, femme, cheval, cochon, chameau, grandeur nature. Eugenio Santoro réalise des sculptures de bois d’importantes dimensions représentant des figures animales et humaines. Ces œuvres sont pareilles à des anamorphoses. Gueules et faciès déformés, torsions de la tête, déhanchements, le centre de gravité des corps est perturbé par une nouvelle attraction : le spectateur a le sentiment d’avoir des troubles de la vision. Déséquilibre et distorsion anatomiques sont l’expression d’une déchirure existentielle de l’artiste qui touche au fond intime de son être.

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Bobines d’Art Brut, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 20/03/2004 – 26/09/2004

Cocasses, burlesques ou énigmatiques, les bobines d’Art Brut vous accueillent dans une exposition conçue plus particulièrement pour les enfants (dès 3 ans). De drôles de masques et de singulières figures invitent le public à s’immerger dans le monde hors normes de l’Art Brut. Les créateurs ont fabriqué ces têtes – peintes ou dessinées, sculptées ou tricotées – dans le silence, le secret et la solitude, faisant preuve d’une ingéniosité surprenante.

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Podestà, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 11/09/2003 – 25/01/2004

Giovanni Battista Podestà (1895-1976) n’est ni un artiste, ni un écrivain, ni un philosophe patenté. Il n’a pas reçu de formation culturelle et n’a pas été admis dans une filière institutionnelle. Mais Podestà ne se résigne pas au silence. Il invente un univers utopique, créant des sculptures, des hauts et des bas-reliefs multicolores et scintillants, faisant usage notamment de débris de miroirs et de papiers métallisés récupérés. Il intervient également de manière jubilatoire sur le mobilier et sur les murs de son petit appartement à Laveno, dans le Nord de l’Italie. Son corps, qu’il pare et exhibe dans les rues, devient lui aussi support d’expression.

Podestà n’a pas créé ses images ex nihilo. Le Moyen Age constitue pour lui une référence idéologique et iconographique. En associant à sa manière divers motifs culturels, populaires ou religieux, en les métamorphosant et en les intégrant dans une synthèse toute personnelle, il élabore une véritable « autoculture ». Dans ce retour à l’esprit médiéval, l’image retrouve un caractère didactique, emblématique et symbolique.

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Marguerite Burnat-Provins, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 22/05/2003 – 14/09/2003

En 1914, au moment de la Mobilisation, Marguerite Burnat-Provins (1872-1952) est brusquement sujette à des visions: « Je les subis, je les sens venir en courbant les épaules et ne peux pas ne pas les dessiner. » Les figures et les personnages se succèdent inlassablement, habités d’une double présence, celle de l’homme et de l’animal. Au crayon et à l’aquarelle, l’artiste les retranscrit fiévreusement, par milliers, jusqu’à sa mort, dans la hâte, la frénésie et la solitude. Dans cette série intitulée Ma Ville, Marguerite Burnat-Provins fraie avec les zones les plus obscures de la création, cherchant à faire émerger une production personnelle, sauvage et dissidente.

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Josef Hofer, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 06/06/2003 – 24/08/2003

Créateur sourd et muet, Josef Hofer réalise dans la solitude et le silence des œuvres qui témoignent d’une étonnante liberté et d’une violente énergie. Le dessin – son unique moyen d’expression – l’entraîne dans une aventure graphique intense et véhémente où l’artiste fait preuve d’un regard radiographique sur les êtres et les choses, proposant par ailleurs une diversité de points de vue dans une même composition. Sa production est consacrée à la représentation d’objets, qu’il livre à la manière d’un inventaire, à celle d’espaces intérieurs ou extérieurs, mais Hofer voue principalement son attention à la figure humaine. Il impose une approche déformée du corps, exclusivement masculin, accentuant un caractère étrange et trouble aux poses où la sexualité joue un rôle déterminant. La ligne s’y révèle nerveuse et saccadée.

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Louis Soutter et la musique, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 21/02/2003 – 04/05/2003

L’aménagement des vastes combles de l’aile est du Château de Beaulieu permet d’accueillir et de mettre en valeur la production de l’artiste vaudois. L’énergie spirituelle qui se dégage de son œuvre et l’originalité de son expression se perçoivent d’emblée dans les dessins au crayon et à l’encre de Chine comme dans les peintures que Soutter réalise en appliquant la matière avec ses doigts.

La Collection de l’Art Brut a choisi de mettre l’accent sur la musique, essentielle pour l’artiste qui fut également un violoniste de talent. Des pièces musicales sont diffusées dans les salles, faisant écho aux dessins et aux peintures de Soutter. Polyptyque – concerto pour violon de Frank Martin (1890-1974) – entre en résonance de manière saisissante avec les Crucifixions de Louis Soutter. Le déchirement évoqué dans l’œuvre musicale donne une dimension exacerbée du tumulte dont sont agitées les silhouettes noires des peintures. D’autres musiques, d’Eugène Ysaÿe et de Jean-Sébastien Bach, notamment, dialoguent avec les compositions graphiques de l’artiste.

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Le Nouveau Monde, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 06/09/2002 – 19/01/2003

L’exposition de la Collection de l’Art Brut est conçue autour de l’extraordinaire découverte d’une œuvre intitulée Le Nouveau Monde. Pièce maîtresse de l’exposition, la construction de Francesco Toris – véritable architecture labyrinthique – a été entièrement réalisée à l’aide d’os de bovins taillés et sculptés.

Le jeune carabinier italien (1863-1918), interné à l’âge de trente-trois ans à l’Hôpital psychiatrique de Turin, a minutieusement ciselé une multitude d’éléments – figures humaines, idoles, animaux imaginaires, escaliers, portes, motifs ornés de fleurs, de lettres ou de chiffres. Les fines pièces ont été assemblées, emboîtées et enchâssées, sans lien, ni clou, ni colle. L’édifice fantastique, reposant sur trois roues, est mobile. Sans croquis ni dessin préparatoire, l’artiste a exécuté en parfait autodidacte son œuvre au cours de cinq années de travail assidu, de 1899 à 1905.

En véritable démiurge, Francesco Toris a intégralement réinventé un univers, une cosmogonie utopique, à l’aide d’ossements d’animaux transformés en de vraies reliques.

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Quatre créateurs d’Art Brut italiens, Théâtre de Vidy-Lausanne, Lausanne, Suisse, 14/05/2002 – 02/06/2002

Cette exposition a eu lieu en écho au spectacle Trois nouvelles de Pirandello, avec le comédien genevois Michel Cassagne, présenté au Théâtre Vidy-Lausanne. Elle réunissait des œuvres de Curzio di Giovanni, Giordano Gelli, Eugenio Santoro et Franca Settembrini qui jouent sur la distorsion de la réalité. Leurs figures humaines évoquent la déchirure, le double et l’illusion. Douloureusement immergé dans la solitude, chacun des créateurs exprime l’incertitude existentielle et la fragilité de l’être. Ces productions d’Art Brut entrent en résonance, de manière particulièrement saisissante, avec l’univers de Pirandello.

La foule, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 27/02/2002 – 25/08/2002

Les auteurs d’Art Brut sont des individus souvent voués à la solitude, vivant et créant dans le secret et le silence. Paradoxalement, nombre d’entre eux se sont adonnés à la représentation graphique ou picturale de la foule. La communauté où ils ont fait l’expérience de l’exclusion et de l’éviction les fascine. C’est donc au travers d’un prisme qu’ils représentent leur vision personnelle et fantasmée du corps social.

Les silhouettes de Carlo, outrageusement schématisées, inlassablement répétées, évoquent incontestablement la perte d’identité de l’homme dans l’univers concentrationnaire de l’hôpital psychiatrique. Dans un regard tout aussi halluciné, l’ancien généticien Gabritschevsky représente des cortèges d’êtres ectoplasmiques, immobiles, qui appartiennent à une humanité mutante. Helmut, quant à lui, aligne méticuleusement ses spectateurs sur des gradins afin d’apprivoiser le chaos humain et le rendre admissible.

La thématique de la foule se construit ainsi de manière kaléidoscopique. Elle constitue néanmoins pour chaque créateur l’exaltante invitation formelle à la répétition systématique, aux variations sérielles et aux effets optiques naissant de l’accumulation.

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Judith Scott, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 13/10/2001 – 03/02/2002

Les sculptures textiles de Judith Scott sont troublantes à plus d’un titre. Elles rappellent des cocons géants multicolores ou, mieux encore, elles évoquent des fétiches à portée magique ou des poupées d’envoûtement. Ces œuvres semblent douées du pouvoir de vie ou de mort, ou renfermer du moins un secret que l’artiste prend soin de cacher avec précaution.

Judith Scott commence par dérober toutes sortes d’objets hétéroclites – ventilateur, parapluie, magazines, fragments de plastique ou de polystyrène – qui constituent le cœur de chaque création. Dès que ces pièces sont assemblées et solidement arrimées les unes aux autres, elle les entoure, les enveloppe et les enrobe de fils, ficelles, cordelettes et fibres diverses, de manière à protéger et à masquer intégralement le corps central. Au cours de ce processus créatif qui exige plusieurs mois de travail, la sculpture se développe, atteint de grandes dimensions (parfois plus de deux mètres de hauteur) et prend des formes tantôt non-figuratives, tantôt organiques ou anthropomorphes. La superposition répétitive, obsédante et lancinante des fils met en œuvre un double processus, de dissimulation et de croissance. Judith Scott fait preuve de désinvolture et d’insolence à l’égard du tissage, de la broderie et de la couture, activités qui traditionnellement ont été dévolues aux femmes, exigeant d’elles patience et minutie devant le modèle à suivre, impliquant l’abnégation de toute part créative et imaginative. A l’inverse, Scott se lance librement en parfaite autodidacte dans une technique prodigieusement inventive et anarchique, produisant des réseaux complexes et raffinés. Elle procède par constante improvisation, s’enchantant de ses propres trouvailles, et réalise des sculptures arachnéennes sans bas ni haut, sans face ni dos. Aussitôt qu’une pièce est terminée, elle s’en désintéresse, impatiente de se consacrer à l’élaboration de l’œuvre suivante.

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L’Art Brut : de la clandestinité à la consécration, Botanique, Bruxelles, Belgique, 29/10/1999 – 19/12/1999
Schiller Museum, Weimar, Allemagne, 18/07/1999 – 12/09/1999
Ivan Dougherty Gallery, Sydney, Australie, 22/04/1999 – 29/05/1999
Musée d’ethnographie, Genève, Suisse, 03/12/1998 – 21/02/1999

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Charles Ladame ou le cabinet fou d’un psychiatre, Collection de l’Art Brut, Lausanne, 01/10/1991 – 12/01/1992

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Hans Steck ou le parti pris de la folie, Collection de l’Art Brut, Lausanne, Suisse, 01/10/1991 – 12/01/1992

Hans Steck (1891-1980), psychiatre, travaille à l’hôpital psychiatrique de Cery, en Suisse, de 1920 à 1960. Nommé directeur en 1936, il conserve les œuvres de soixante patients, qu’il analyse parfois dans ses propres études. En 1948, grâce à Jacqueline Porret-Forel, il rencontre Jean Dubuffet, à qui ils présentent l’œuvre d’Aloïse Corbaz. En 1976, il fait don de certaines œuvres asilaires à la Collection de l’Art Brut, à Lausanne.

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