Michel Nedjar. Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris.
L’artiste a récupéré toutes sortes de chiffons et tissus usagés qu’il a utilisés pour créer ses étranges figures. Il a assemblé des étoffes, les a cousues, les a ficelées, les a nouées et les a ceintes tout autour d’une pièce de bois, de paille ou d’une racine, puis les a fait passer dans un bain d’eau chaude sale et de teinture ; il a ajouté à ce liquide de la terre et du sang dont il a enduit ses créatures. Il s’est livré à ces rituels en s’investissant physiquement dans sa démarche. Les corps des figures ont subi torsions et distorsions. Leurs membres se sont recroquevillés et les visages des personnages, à la bouche et aux yeux béants, semblent grimacer et hurler. Nedjar a entassé ces nombreuses poupées-fétiches ou les a accrochées dans son atelier, comme pour donner l’image d’un charnier.
Une exposition au MAHJ en présente quelques-unes et met aussi l’accent sur des peintures à la cire où la figure humaine joue un rôle essentiel. Les « présences » des personnages vibrent dans les salles souterraines du musée d’art et d’histoire du Judaïsme, à Paris…
Lucienne Peiry évoque ces œuvres, samedi 17 septembre, sur la Radio Télévision Suisse, Espace 2, dans l’émission « A vous de jouer», à 9h45.
« Les chantiers interdits de Michel Nedjar« , film réalisé par Isabelle Filleul de Brohy (28 mn) :