L’Université de Lausanne confie un cours annuel consacré à l’Art Brut à Lucienne Peiry


L’Université de Lausanne confie un cours annuel consacré à l’Art Brut à Lucienne Peiry

Nek Chand, Chandigarh. Photo: Lucienne Peiry

Written by Lucienne Peiry in Découverte Le Carnet

4 octobre 2016

L’Art Brut est présent à l’Université de Lausanne depuis la rentrée de septembre 2016, à la faculté des SSP (Sciences sociales et politiques). Etudiants et étudiantes en psychologie, histoire de l’art, muséologie et en sciences sociales sont réunis pour découvrir et étudier les œuvres d’Aloïse, de Wölfli, de Lesage, de Jeanne Tripier et de Giovanni Bosco. Plusieurs visites à la Collection de l’Art Brut sont également programmées au fil de l’année, de même que la présence de spécialistes, comme Roberta Trapani, Mali Genest, Laure Murat et Vincent Capt.

UNIL, Amphimax, salle 413, mardi 10:15-11:45.

L’Université de Lausanne fait paraître sur son site une page entièrement consacrée à ce cours

Extrait de l’interview de Lucienne Peiry. 

Vous avez écrit une thèse sur l’Art Brut, pourriez-vous nous expliquer ce qu’il est et en quoi il diffère de l’art culturel ? 

Je dirais avant tout que les créateurs d’Art Brut vivent à contre-courant. Ils sont autodidactes et élaborent un système d’expression personnel, produisant des oeuvres pour eux-mêmes, en dehors des cercles artistiques et sans s’y référer. Le recours à des matériaux usagés, humbles, de rebut parfois, est fréquent. À mes yeux, ce qui les distingue fondamentalement, c’est le fait qu’ils n’éprouvent le besoin ni d’une reconnaissance ni d’une approbation sociale ou culturelle. Leurs productions n’ont pas de destinataire, dans le sens ordinaire du mot, car ils ne s’adressent qu’à eux-mêmes ou à des entités imaginaires ou spirituelles.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de donner un cours à l’UNIL ? 

Mon envie première est de faire découvrir l’Art Brut, ses créateurs et leurs oeuvres qui restent encore très méconnus, et de faire visiter le musée aux étudiants et aux étudiantes. Lausanne a la chance de jouer un rôle essentiel dans l’histoire de l’Art Brut puisque la ville possède la première collection d’Art Brut au monde, celle qu’a réalisée Jean Dubuffet. L’idée est donc d’étudier ces créations marginales, en profitant du contact direct avec les oeuvres originales. Mon enseignement s’adresse à celles et ceux qui s’intéressent à une création artistique où foisonne une inventivité particulièrement vivace et féconde, et où la quête existentielle est menée dans des conditions où l’expérience de l’exclusion et du vide des créateurs est déterminante.

Lucienne Peiry est également l’auteure d’un livre intitulé « L’Art Brut » qui paraîtra aux éditions Flammarion le 26 octobre prochain. 

Pour d’informations sur ce cours ici

Université de Lausanne, Amphimax, 4 octobre 2016. Photo: Lucienne Peiry

Université de Lausanne, Amphimax, 4 octobre 2016. Photo: Lucienne Peiry


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