Le magazine « Bilan » consacre un article à Fernando Nannetti et au « Livre de pierre »


Le magazine « Bilan » consacre un article à Fernando Nannetti et au « Livre de pierre »

Ecrits gravés de Fernando Nannetti. Photo: Pier Nello Manoni

Written by Lucienne Peiry in Presse

13 avril 2020

« Interné durant trente-huit ans dans un asile psychiatrique de Volterra qui avait tout d’une prison insalubre, l’homme en a recouvert les murs de ses textes en graffitis.

C’est un petit livre tout maigre, comme Allia sait les faire. Septante-six pages tout compris. Le sujet n’apparaît cependant consubstantiel à la maison d’édition que dans la mesure où Lucienne Peiry y évoque un artiste brut, et donc rétif au système. Allia aime bien les marges. L’historienne de l’art parle dans «Le livre de pierre» d’un Italien dont l’œuvre s’efface doucement sur les murs d’un hospice psychiatrique fermé depuis longtemps à Volterra. Une cité d’origine étrusque perdue en Toscane, où elle se vide de ses habitants. En 2017, il n’y avait déjà plus que 10 421. A ce rythme là, il ne s’agit sans doute plus aujourd’hui que d’un gros (et admirable) village.

Qui est l’Italien en question? Il se nomme Fernando Oreste Nannetti. L’homme vient de Rome, où il a subi un premier internement en 1956. A 29 ans, il avait été arrêté pour «outrage à un agent de la fonction publique». Il exerçait alors le métier d’électricien. Le détenu a ensuite fait deux longs séjours à La Ferri, qui accueillait dans ses pavillons 4000 patients psychiatriques, venus de tout le pays. Une première fois de 1959 à 1961. La seconde de 1968 à 1973. C’était un enfer concentrationnaire. Selon le témoignage d’AldoTrafeli, ancien infirmier qui resta durant des années l’unique interlocuteur de Nannetti, les malades étaient contraints à tourner perpétuellement autour des tables des différentes salles «par crainte des rixes et des affrontements». »

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