Le monde de l’Art Brut japonais est en deuil


Le monde de l’Art Brut japonais est en deuil

Takashi Shuji, Collection de l'Art Brut

Written by Lucienne Peiry in Le Carnet

14 mars 2021

Le monde de l’Art Brut japonais est en deuil. Tadashi Shuji vient de disparaître, à l’âge de quarante-sept ans. Il réalisait des dessins principalement au pastel noir, en s’inspirant notamment des objets posés sur sa table de travail : vases, extincteurs, cruches, pipettes à eau en plastique ou petites brosses. Je me souviens très bien de lui, penché sur son support, à quelques centimètres de la feuille de papier, il ne prenait pas de recul pour appréhender l’ensemble de sa composition et travaille avec fougue. Peu soucieux de copier fidèlement son modèle, Shuji n’hésitait pas à inverser l’ordre des objets ou à en tronquer l’agencement s’il était parvenu au bord de sa feuille. Il traçait tout d’abord des masses noires puis utilisait une gomme – un outil étranger à la tradition graphique japonaise dans laquelle le repentir n’existe pas ; celle-ci lui servait non pas à effacer ou corriger une erreur, mais à « détourer » avec soin et précision et à délimiter ses sujets et ses formes.

Pour plus d’informations à ce sujet, voir le catalogue d’exposition: Art Brut du Japon, Lausanne/Gollion, Collection de l’Art Brut/éditions Infolio, 2008. Ainsi que le film documentaire de Philippe Lespinasse et Andress Alvarez, Diamants bruts du Japon, LoKomotiv Films & Collection de l’Art Brut, 2007.

Ses  œuvres avaient été découvertes, acquises et exposées grâce à la collaboration de M. Kitaoka, de Mme Yoshiko Hata et du Borderless Art Museum MO-MA à Omihachiman, au Japon.

Takashi Shuji, Collection de l'Art Brut

Takashi Shuji, Collection de l’Art Brut

 


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