Michel Thévoz s’enchante de cette découverte exceptionnelle de 3 dessins à la craie grasse d’Aloïse Corbaz. Tenus à l’abri de la lumière pendant 60 ans, ils sortent au grand jour et font l’objet d’une donation à la Collection de l’Art Brut, donation à laquelle Lucienne Peiry est heureuse d’avoir contribué.

Un jeune instituteur rend visite à ses grands-parents, à Gimel, en Suisse, dans les années 1960. La grand-mère travaille alors à La Rosière, là où Aloïse Corbaz a été placée et où elle passe des heures a repasser le linge de l’établissement, le matin, et à dessiner, inlassablement, l’après-midi. Tout en discutant avec sa grand-mère, le jeune homme « ouvre distraitement le tiroir de la table et découvre trois dessins d’Aloïse », relate l’historienne Catherine Saugy dans son article paru dans la revue suisse Passé simple. « Tu les veux? Prends-les! », s’exclame-t-elle. Le jeune homme ne se fait pas prier et les conserve avec soin, à l’abri de la lumière pendant plusieurs décennies.  

« Madame Forel peintre de bosquet de nuit », lit-on au verso de l’une de ces œuvres. Aloïse Corbaz a représenté Jacqueline Porret-Forel à la manière d’une figure ailée, dotée d’une chevelure brune et bouclée, tenant entre ses mains l’un de ses dessins… Aloïse n’appelait-elle pas « L’Ange Forel » celle qui s’est occupée d’elle, lui a rendu régulièrement visite à Gimel, a recueilli et étudié sa production, tout en contribuant largement à la faire connaître par des publications, des expositions, des donations et des conférences?

Grâce à la générosité exceptionnelle des donateurs, la Collection de l’Art Brut vient d’acquérir un corpus qui enrichit son fonds.

A lire: Catherine Saugy, « Découverte de trois dessins d’Aloïse » in Passé simple, no 87, 2023 – avec un extrait de la lettre de Michel Thévoz à Catherine Saugy. 

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