Baya, Chaïbia et Seyni Awa Camara: l’émancipation du corps et de l’esprit


Baya, Chaïbia et Seyni Awa Camara: l’émancipation du corps et de l’esprit

Baya Mahieddine, Collection de l'Art Brut, Lausanne

Written by Lucienne Peiry in Découverte Le Carnet Non classé

15 juin 2022

« Créatrices africaines hors du commun, Baya Mahieddine, Chaïbia Talal et Seyni Awa Camara se lancent toutes les trois dans la création artistique de manière autodidacte, couchant spontanément sur le papier ou modelant dans l’argilendes figures inspirées de rêves, de fantasmes ou d’une révélation divine. Chacune d’elles, à sa façon, invente un univers personnel et inédit, adoptant des perspectives innovatrices [1].

Dans les compositions riches et animées de l’Algérienne Baya Mahieddine (1931-1998), personnages féminins et oiseaux se déploient au sein d’une végétation luxuriante ou dans des scènes de la vie quotidienne [2]. Alors qu’elle est âgée de seize ans seulement, la créatrice montre déjà une hardiesse qui rend sa démarche picturale singulière. Elle se plaît tout d’abord à faire contraster de grands aplats de couleurs très vives avec des courbes particulièrement sinueuses et ondoyantes. La femme – son sujet de prédilection – y joue un rôle fondamental. Elle est parée de vêtements amples et d’une chevelure abondante ou de coiffes sophistiquées, alors que d’autres parties du personnage, comme le visage, font l’objet d’un traitement dépouillé voire elliptique. Baya Mahieddine conjugue des éléments détaillés et d’autres qui sont épurés, parfois lacunaires, faisant alterner complexité et sobriété dans ses représentations. »

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Lucienne Peiry, « Baya Mahieddine, Chaïbia Talal et Seyni Awa Camara. L’émancipation du corps et de l’esprit », in Africana. Figures de femmes et formes de pouvoir, sous la dir. de Christine Le Quellec et Valérie Cossy, Paris, Classiques Garnier, 2022, pp. 387-396.

[1] À l’occasion de cet article, je tiens à remercier de leur attention Julia Ben Abdallah, Anne-Lise Delacrétaz, Christine Le Quellec Cottier, Djaouad Souyad, Razik Souyad et Roland Tillmanns.
[2] Les premières œuvres de Baya Mahieddine (née Haddad) conservées datent de 1946. Sa production se divise en deux périodes : la première (1946-1953), particulièrement inventive et tonique, et la deuxième (des années 1960 à la fin de sa vie) qui commence après son mariage (1953) et la naissance de ses six enfants, plus calme et davantage reliée à l’art populaire traditionnel.

Baya Mahieddine, Collection de l’Art Brut, Lausanne


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