Carlo Zinelli, Collection abcd, Montreuil/Paris
« Les uns et les autres puisent dans l’écriture comme dans une source vitale, en lien étroit avec leurs impulsions et leurs vibrations physiques, le rythme des pulsations de leur cœur ; le geste de la main procède d’un mouvement sollicitant et impliquant le corps tout entier. Leur participation est sensorielle. Car « écrire commence dans le corps, relève Paul Auster, c’est la musique du corps, et même si les mots ont un sens, […] c’est dans la musique des mots que commence le sens »(1). Les auteurs d’Art Brut recouvrent probablement aussi, par leurs inventions langagières, écrites, mais également marmonnées, chuchotées et parfois déclamées, la jouissance phonatoire que connaît chaque individu au cours de son enfance. »
(1) Paul Auster, Chronique d’hiver, Arles, Actes Sud, 2013, p. 244.