Written by Lucienne Peiry in Non classé Presse Radio
4 juin 2019
Takashi Shuji réalise des dessins au pastel noir principalement, en s’inspirant notamment de divers objets posés sur sa table de travail – vases, extincteurs, cruches, pipettes à eau en plastique ou petites brosses. Penché sur son support, à quelques centimètres de la feuille de papier, il ne prend pas de recul pour appréhender l’ensemble de sa composition et travaille avec véhémence. Shuji ne cherche pas à copier fidèlement son sujet, n’hésitant pas à inverser l’ordre des objets où à en tronquer l’agencement s’il est parvenu à l’extrémité de son support.
L’auteur trace tout d’abord des masses noires puis fait usage d’une gomme, outil étranger à la tradition graphique japonaise dans laquelle le repentir n’existe pas ; il l’utilise non pour effacer ou corriger une erreur, mais pour « détourer », avec soin et précision, ses sujets et créer les limites des formes.